Le professeur et chercheur Jean-Cléo Godin, qui a longtemps été au cœur de la vie théâtrale dans l’université québécoise, est décédé le 18 mars dernier. Professeur émérite à l’Université de Montréal, il avait auparavant dirigé le Département des littératures de langue française, le Centre de documentation des études québécoises (CETUQ) et fondé la Théâtrotèque. Jean-Cléo fait également partie des quelques collègues de différentes universités qui ont fondé la Société d’histoire du théâtre du Québec (SHTQ), devenue depuis la Société québécoise d’études théâtrales (SQET).
Il a aussi évidemment largement publié les résultats de ses recherches, notamment comme collaborateur à JEU, puis à L’Annuaire théâtral. Son Théâtre québécois I et II, qu’il a coécrit avec Laurent Mailhot, fait partie de nos classiques. Un prix Jean-Cléo Godin est accordé chaque année par l’Association canadienne pour la recherche théâtrale au meilleur article savant de langue française publié au Canada.
L’humour, la pondération, le sens de la diplomatie de Jean-Cléo, toujours d’un caractère enjoué, manqueront à tous ceux et celles qui ont eu la chance de collaborer avec lui.
Je suis sans mots. Je le savais très mal mais pour moi, il était invincible. Ma référence. Il a été mon directeur de thèse, ami, mentor, genre de père adoptif… Un grand homme, si éprouvé par le décès de son Isabelle…. mais si dévoué è Michelle et è sa famille. La dernière fois que je l’ai vu, c’était en novembre. Je l’avais invité à une lecture de la grande Catherine Salviat, de la Comédie française. Un beau moment qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Un grand homme qui a vraiment changé mon destin.
Un super voisin, je ne le verrai plus travailler dans son jardin qu’il aimait tant.
Ça me laisse un grand vide.
Bon courage à Michelle.
LES YEUX PROFONDS
LES YEUX PROFONDS
IL ME REGARDE LONGUEMENT DANS MES YEUX.
SES YEUX TOUJOURS ÉTINCELANTS SÉRIEUX
ILS ME PARLENT SANS PAROLES À ENTENDRE.
ILS ME TRANSPERCENT À ME COMPRENDRE.
LA GRÂCE DE SON SOURIRE !…SA RÉSILIENCE !
ILS NE MURMURENT PLUS…ILS FONT SILENCE !
ILS LISENT DANS MON ÂME, DANS MA PENSÉE
ILS VOIENT MA TRISTESSE, UN COEUR TROUBLÉ.
ILS ME VOIENT. ILS ME PRIENT. PETIT SOURIRE
MOI POÈTE ÉTRANGE ! SOLITAIRE SANS AVENIR.
ILS COMPRENNENT MES JOURS DU LENDEMAIN
TOUS LES PRAIRIES ARIDES DE MON CHAGRIN.
ILS QUESTIONNENT ME PENSÉE ET MA DÉROUTE
SANS AMITIÉ EN L’AVENIR. SANS DESTIN NI ROUTE
ILS VOIENT MES CHAUDES LARMES SI DÉMODÉS
AMERS ! TERRIBLEMENT NÉFASTES ! ACCABLÉES !
ILS ME FONT COMPRENDRE TANTS DE CHOSES.
TOOUT MES SOUCIS…MES DOUTES…MES PAUSES.
VOILÀ QUE LA VIE ME PEINE…VIEUX ET ENFANT,
PERDU À JAMAIS DANS LES MAILLES DU PERDANT.
ILS ME DEMANDENT DE CONTINUER À CHANTER !
ILS M’ENCOURAGENT DE TOUJOURS AVANCER !
SI AVANCER EST SIGNE EST FUGUE EST SAVOIR,
COMMENT CONTINUER IMPUISSANT ET VOULOIR.
ILS ONT ÉTÉ…ILS SAVENT ! ILS FURENT L’AVENTURE,
CAR L’AMITIÉ EST UN RESPECT SI L”AMITIÉ EST PURE.
L’AMITIÉ EST UNE PRÉSENCE EST UN GRAND BESOIN.
TES YEUX PROFONDS JE N’OUBLIERAI ! JEAN CLÉO GODIN.
JDAF