Sur la scène du Théâtre Alphonse-Desjardins, seul un piano à queue, côté jardin, occupe l’espace, surplombé de grands drapés blancs noués, suggérant de généreux cumulus. Comme soufflée par le vent, une feuille de papier, savamment guidée, virevolte au-dessus de nos têtes. Le ton est donné ; ce spectacle est insufflé d’une métaphore aérienne sans équivoque.
Suit un prologue quelque peu ambigu, alors que les artistes, avec à leur tête, celui qui apparaît être le maître de piste, Stéphane Gentilini, occupent l’avant-scène. Tous et toutes, une feuille de papier à la main que l’on déplie, ici avec sérieux, là avec une pointe d’humour, comme si chacun avait un témoignage à livrer. Stéphane est toutefois le seul à prendre la parole. Il nous parle d’« elle » au passé, celle à qui Paperplane semble être dédié. Celle au regard d’enfant qui s’émerveillait devant tout ce qui l’entourait, à commencer par les chevaux miniatures. Mais qui est-elle ?
C’est en relisant attentivement le communiqué de presse qu’on apprend que Frédéric Bélanger et Émilie Émiroglou se sont inspiré·es d’Amelia Earheart, pour concevoir leur spectacle. Cette célèbre aviatrice américaine fut la première femme à traverser l’Atlantique en solo, en 1932. Cinq ans plus tard, elle disparaît mystérieusement dans l’océan Pacifique en tentant d’effectuer le tour du monde aux commandes d’un bimoteur Lockheed Electra. Voilà pour la genèse qui, malheureusement occultée, rend le déroulement de l’histoire un tantinet nébuleux.
D’autant plus que le tableau suivant s’amorce avec l’entrée en scène d’une civière sur lequel repose un corps recouvert de plusieurs couches de papier de soie. Le linceul, parcimonieusement retiré, révèle une jeune femme qui reprend vie dans une danse inspirée et fort poétique. Mais là s’arrête toute référence claire au personnage évoqué. Les prestations qui s’ensuivent font allusion aux différents cycles de la vie certes, mais plus du tout à Amelia.
Énergie, fantaisie et onirisme
Pendant un peu plus d’une heure, les huit artistes nous offrent des numéros très variés de cerceau aérien, de jonglerie, de main-à-main, de roue Cyr et de sangles aériennes, dans la plus pure tradition circassienne où force, agilité et flexibilité sont à l’honneur. On a droit également à des moments clownesques fort réussis dont entre autres, cette partie de baseball improbable aux rebondissements inattendus ou encore cet épisode aéroportuaire, alors qu’un couple vit en accéléré les grandes étapes de sa vie, et ce, dans le tumulte des départs et des arrivées.
Le feu roulant est habilement accentué par la voix et les envolées pianistiques de Sarah Leblanc-Gosselin qui interprète avec virtuosité plusieurs compositions originales du duo Gustafson (Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras).
L’enthousiasme de la distribution est palpable tant la relation avec le public est sentie. À souligner l’ensemble de la scénographie qui constitue le véritable fil conducteur de Paperplane alors que l’emploi inspiré des voiles, des tissus, du papier et des cerfs-volants donne du souffle à cette production qui souffre toutefois d’une trajectoire imprécise.
Création : Frédéric Bélanger et Émilie Émiroglou. Mise en scène : Frédéric Bélanger. Direction de création : Émilie Émiroglou. Conception acrobatique : Nicolas Germaine. Conception sonore et compositions : Gustafson/Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras. Éclairages : Nicolas Descoteaux. Costumes : Sarah Balleaux. Accessoires : Félix Plante et Robert Trépanier. Danses : Janie et Marcio. Conception des cerfs-volants : Robert Trépanier. Direction technique : Kyllian Mahieu. Conception vidéo : Lawrence Dupuis. Collaboration à la magie : Frédéric Desmarais. Collaboration au jeu clownesque : Jesse Dryden. Avec : Evelyne Laforest, Stéphane Gentilini, Agustin Rodriguez Beltran, Bobby Cookson, Sarah Leblanc-Gosselin, Myriam Deraiche, Samuel Charlton et Katarína Sobinkovičová. Une production du Théâtre Advienne que pourra, présentée au Théâtre Alphonse-Desjardins du 29 juin au 22 juillet 2023.
Sur la scène du Théâtre Alphonse-Desjardins, seul un piano à queue, côté jardin, occupe l’espace, surplombé de grands drapés blancs noués, suggérant de généreux cumulus. Comme soufflée par le vent, une feuille de papier, savamment guidée, virevolte au-dessus de nos têtes. Le ton est donné ; ce spectacle est insufflé d’une métaphore aérienne sans équivoque.
Suit un prologue quelque peu ambigu, alors que les artistes, avec à leur tête, celui qui apparaît être le maître de piste, Stéphane Gentilini, occupent l’avant-scène. Tous et toutes, une feuille de papier à la main que l’on déplie, ici avec sérieux, là avec une pointe d’humour, comme si chacun avait un témoignage à livrer. Stéphane est toutefois le seul à prendre la parole. Il nous parle d’« elle » au passé, celle à qui Paperplane semble être dédié. Celle au regard d’enfant qui s’émerveillait devant tout ce qui l’entourait, à commencer par les chevaux miniatures. Mais qui est-elle ?
C’est en relisant attentivement le communiqué de presse qu’on apprend que Frédéric Bélanger et Émilie Émiroglou se sont inspiré·es d’Amelia Earheart, pour concevoir leur spectacle. Cette célèbre aviatrice américaine fut la première femme à traverser l’Atlantique en solo, en 1932. Cinq ans plus tard, elle disparaît mystérieusement dans l’océan Pacifique en tentant d’effectuer le tour du monde aux commandes d’un bimoteur Lockheed Electra. Voilà pour la genèse qui, malheureusement occultée, rend le déroulement de l’histoire un tantinet nébuleux.
D’autant plus que le tableau suivant s’amorce avec l’entrée en scène d’une civière sur lequel repose un corps recouvert de plusieurs couches de papier de soie. Le linceul, parcimonieusement retiré, révèle une jeune femme qui reprend vie dans une danse inspirée et fort poétique. Mais là s’arrête toute référence claire au personnage évoqué. Les prestations qui s’ensuivent font allusion aux différents cycles de la vie certes, mais plus du tout à Amelia.
Énergie, fantaisie et onirisme
Pendant un peu plus d’une heure, les huit artistes nous offrent des numéros très variés de cerceau aérien, de jonglerie, de main-à-main, de roue Cyr et de sangles aériennes, dans la plus pure tradition circassienne où force, agilité et flexibilité sont à l’honneur. On a droit également à des moments clownesques fort réussis dont entre autres, cette partie de baseball improbable aux rebondissements inattendus ou encore cet épisode aéroportuaire, alors qu’un couple vit en accéléré les grandes étapes de sa vie, et ce, dans le tumulte des départs et des arrivées.
Le feu roulant est habilement accentué par la voix et les envolées pianistiques de Sarah Leblanc-Gosselin qui interprète avec virtuosité plusieurs compositions originales du duo Gustafson (Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras).
L’enthousiasme de la distribution est palpable tant la relation avec le public est sentie. À souligner l’ensemble de la scénographie qui constitue le véritable fil conducteur de Paperplane alors que l’emploi inspiré des voiles, des tissus, du papier et des cerfs-volants donne du souffle à cette production qui souffre toutefois d’une trajectoire imprécise.
Le temps s’envole… Paperplane
Création : Frédéric Bélanger et Émilie Émiroglou. Mise en scène : Frédéric Bélanger. Direction de création : Émilie Émiroglou. Conception acrobatique : Nicolas Germaine. Conception sonore et compositions : Gustafson/Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras. Éclairages : Nicolas Descoteaux. Costumes : Sarah Balleaux. Accessoires : Félix Plante et Robert Trépanier. Danses : Janie et Marcio. Conception des cerfs-volants : Robert Trépanier. Direction technique : Kyllian Mahieu. Conception vidéo : Lawrence Dupuis. Collaboration à la magie : Frédéric Desmarais. Collaboration au jeu clownesque : Jesse Dryden. Avec : Evelyne Laforest, Stéphane Gentilini, Agustin Rodriguez Beltran, Bobby Cookson, Sarah Leblanc-Gosselin, Myriam Deraiche, Samuel Charlton et Katarína Sobinkovičová. Une production du Théâtre Advienne que pourra, présentée au Théâtre Alphonse-Desjardins du 29 juin au 22 juillet 2023.